ll y a les silences gênés qu’on ressent quand on se retrouve calfeutré avec un inconnu dans un ascenseur.
Ceux qui s’invitent au milieu d’une conversation et qu’on préférerait éviter.
Ceux qui font parfois peur, seul au milieu de la nuit noire.
Et puis il y a les silences d’or.
Ceux qui parlent plus et mieux que les mots.
Ceux qu’on accueille volontiers quand on est avec quelqu’un qu’on aime.
Ceux qui accompagnent une étreinte, la fin d’un baiser.
Ceux qui règnent dans la salle quand le rideau se lève ou tombe.
Des silences d’or, j’en rencontre aussi beaucoup dans mes séances de plume de vie. Loin d’être muets, ils me disent sans les dire un souvenir trop lourd, une absence ineffable, une douleur si sensible qu’on craint de la raviver en lui donnant voix.
Les silences, j’ai appris à les écrire au même titre que les mots. J’ai compris qu’ils n’étaient pas moins importants, pas moins parlants, qu’il fallait juste s’appliquer à les enrober avec douceur et tendresse comme on enrobe un cadeau fragile destiné à un être cher.
“Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui.” Sacha Guitry
Et vous, laissez-vous une place au silence ?
Laissez-vous aux anges le loisir de passer ?
Je vous souhaite des bruits d’ailes et des flûtes enchantées.
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