Je suis Anne Sylvie, biographe passionnée et formatrice de biographes. C’est pour permettre aux plumes inaccomplies de réaliser leur vocation et à chacun de se saisir de la force des mots que j'ai créé la Plume Académie, une école d’écriture ancrée dans l'humain et la croissance personnelle.
Bonjour !
vivre de l'écriture
ÉCRIRE POUR VIVRE
UN LIVRE, UNE VIE
Vous aimeriez que votre enfant lise davantage… mais vous avez l’impression de nager à contre-courant. Entre la tentation des écrans, les devoirs, les autres loisirs et les “j’aime pas lire”, il est parfois difficile de transmettre le goût de la lecture. Alors vous vous demandez peut-être : “Quel livre pourrait enfin lui plaire ?”
Mais et si la vraie question n’était pas là ?
Et si, au lieu de chercher le bon livre, il s’agissait d’apprendre à votre enfant à trouver du plaisir dans l’acte même de lire ?
Lire, ce n’est pas seulement tourner des pages. C’est ouvrir des mondes, explorer ses émotions, découvrir d’autres points de vue, nourrir son imaginaire. Et tout cela s’apprend. Doucement. Avec curiosité. Et surtout… avec vous.
Dans cet article, on vous propose 7 conseils concrets pour donner à votre enfant le goût de lire – sans le forcer, sans culpabiliser, et surtout, sans pression. Des pistes simples, inspirées par des auteurs, des pédagogues et des parents passionnés, pour faire de la lecture un moment de joie, de lien… et d’aventure intérieure.
Si vous cherchez des conseils pour donner envie de lire à vos enfants et leur transmettre le goût de la lecture, cet article est fait pour vous !
On croit souvent que le goût de la lecture naît du livre parfait, celui qui captivera dès la première page. Mais la vérité, c’est que le livre n’est qu’un prétexte. Ce qui donne réellement envie de lire, c’est l’émotion associée à ce moment.
Un roman ordinaire peut devenir inoubliable si votre enfant le découvre blotti contre vous, un soir d’orage, la lumière tamisée, enveloppé dans votre voix. Ce n’est pas seulement l’histoire qui compte, c’est l’expérience sensorielle et affective qui l’entoure.
Stanislas Dehaene, neuroscientifique rappelle dans son livre Apprendre ! (2018), que l’attention et la motivation sont dopées quand un apprentissage est associé à une émotion positive, et que ces émotions marquent durablement la mémoire.
💡 Astuce : Créez des rituels autour de la lecture.
Cela peut être :
Les enfants adorent deviner, imaginer, anticiper. Alors pourquoi ne pas transformer chaque lecture en petite mission d’investigation ?
C’est ce qu’on conseille l’auteure jeunesse Clémentine Beauvais : faire découvrir aux enfants ce qu’elle appelle « le plaisir de la prédiction ». Au lieu de simplement tourner les pages, invitez-les à jouer les détectives de l’histoire : « Tu crois qu’il va se passer quoi maintenant ? » ou « Quel personnage va avoir raison, à ton avis ? » ou « tu ferais quoi toi, à sa place ? ».
Ce simple jeu change tout : votre enfant n’est plus un lecteur passif, il devient acteur. Il cherche des indices dans le texte, il observe les images, il formule des hypothèses… et il attend avec impatience de savoir s’il avait vu juste.
💡 Astuce : Stimulez la fibre d’enquêteur de votre enfant !
Petit bonus : cela vous ouvrira aussi une fenêtre fascinante sur la façon de penser de vos enfants. Vous découvrirez parfois des chemins logiques inattendus, qui révèlent leur créativité et leur compréhension du monde.
Un livre n’est pas seulement une histoire, c’est aussi un miroir dans lequel l’enfant peut se reconnaître. Quand un personnage ressent la joie, la peur, la colère ou la solitude qu’il a lui-même déjà vécue, quelque chose de puissant se produit : il se sent compris.
Cette résonance crée un lien intime entre le lecteur et le récit. Elle rassure : « Je ne suis pas le seul à ressentir ça ». Elle renforce : « Si ce personnage a trouvé une solution, moi aussi je peux y arriver ». Mais elle ouvre aussi la voie à des discussions profondes, même avec les plus jeunes.
Dans son livre La Forteresse Vide (1987), Bruno Bettelheim montre comment les contes et récits aident les enfants à mettre des mots sur leurs expériences intérieures, à sentir qu’ils ne sont pas seuls, voire à trouver des solutions symboliques à leurs conflits.
💡 Astuce : Faites de la place aux émotions
En célébrant ce moment de résonance, vous transformez la lecture en expérience émotionnelle partagée. Et c’est souvent dans ces instants que naît le goût de la lecture et même l’amour durable des livres.
Pourquoi ? Parce qu’en mettant votre voix sur les mots, vous allez transformer une simple lecture en une expérience sensorielle et affective.
Un conseil : choisissez des histoires que vous n’avez jamais lues vous-même, afin de les découvrir en même temps que vos enfants. Vous serez alors surpris, curieux, émus… ensemble. Ce partage de la surprise renforce la complicité et la portée émotionnelle de ce moment de lecture partagée.
Dans Les livres, c’est bon pour les bébés, la pédagogue Marie Bonnafé, spécialiste de la lecture précoce, rappelle que la voix du lecteur est porteuse d’émotions et de sens bien avant que l’enfant ne comprenne tous les mots. La lecture à voix haute crée ainsi un bain de langage et d’affects bienfaiteur à tout âge, de 0 à 100 ans !
💡 Astuce : Jouez avec votre voix
Variez les intonations, incarnez les personnages, ralentissez sur les moments-clés, bref : osez sortir le comédien en vous !
Et souvenez-vous : plus l’expérience est vivante, plus elle donnera à l’enfant l’envie de replonger dans les livres… même seul.
Lire à voix haute, c’est un acte d’amour. Et aussi une manière de partager un univers émotionnel commun. L’enfant comprend que lire peut être une expérience agréable.
Oui, même au bout de trois pages. Oui, même pour lire dix fois le même livre. L’enfant n’est pas un lecteur “paresseux” quand il choisit de relire ou de s’arrêter : il s’approprie l’histoire à sa manière, en suivant ses propres besoins émotionnels et cognitifs.
Le pédopsychiatre Marcel Rufo le rappelle : “Relire, c’est revivre une émotion connue… mais jamais exactement la même.” Chaque relecture est une nouvelle rencontre, car l’enfant a grandi, changé, et voit différemment ce qu’il croyait déjà connaître.
Le neurologue Stanislas Dehaene explique aussi que la répétition joue un rôle crucial dans la consolidation de la mémoire et dans la maîtrise du langage : revisiter un texte permet de renforcer les circuits neuronaux liés à la compréhension et au plaisir de lire.
Et parfois… abandonner un livre est tout aussi formateur. Comme le dit l’écrivain Daniel Pennac dans Comme un roman, l’un des droits imprescriptibles du lecteur est “le droit de ne pas finir un livre”. C’est en exerçant ce droit que l’enfant apprend à reconnaître ce qui le captive… ou non.
Alors laissons nos petits lecteurs libres : la lecture ne doit pas être un devoir scolaire déguisé, mais un espace de choix et d’exploration.
👉🏽 Et souvenons-nous : relire, c’est relire autrement. Toujours.
BD, mangas, romans ado, livres audio, magazines, livres-jeux… tout compte. Oui, même le manga hyper commercial ou le roman “trop léger” à vos yeux.
La pédagogue Sylvie Octobre, spécialiste des pratiques culturelles des jeunes, le rappelle : c’est la diversité des expériences de lecture qui construit un goût de la lecture durable. Vouloir “corriger” leurs choix, c’est risquer de casser l’élan naturel vers les livres.
Le psychologue Catherine Tauveron explique aussi que la construction du lecteur passe par des essais, des erreurs… et beaucoup de curiosité libre. Même un livre “bête” à vos yeux peut jouer un rôle-clé : il peut rassurer, faire rire, ou simplement nourrir un moment de détente – ce qui est déjà un apprentissage en soi.
L’important, c’est de les connecter au plaisir de lire… peu importe le format !
💡 Astuce : Surprenez vos enfants !
Étonnez vos petits lecteurs avec des supports inattendus : livres dont vous êtes le héros, albums sans texte, recueils de blagues, carnets interactifs… Vous leur montrerez ainsi que la lecture est un territoire sans frontières.
La liberté est le moteur du plaisir de lire. Quand un enfant sent qu’il peut choisir, relire, zapper ou abandonner… il devient maître de son voyage. Et c’est là que la lecture cesse d’être un devoir, pour devenir un territoire à explorer.
Vos enfants apprennent moins de ce que vous leur dites… que de ce que vous faites. Albert Bandura, psychologue à l’origine de la théorie de l’apprentissage social, l’a montré : nous imitons naturellement les comportements que nous observons, surtout chez les figures d’attachement.
Si vos enfants vous voient lire par plaisir, sans téléphone qui clignote à côté, ils intègrent que la lecture est une activité désirable, pas une obligation. C’est une contagion douce : le virus du livre se transmet par l’exemple.
💡 Astuce : organiser des temps de lecture en famille
Pourquoi ne pas organiser, ne serait-ce qu’une fois par semaine, un rituel silencieux où tout le monde lit dans la maison ? Chacun son livre, chacun son univers… mais ensemble.
On ne naît pas lecteur, on le devient — et souvent, on le devient grâce à quelqu’un qui nous a transmis ce feu. Lire avec un enfant, ce n’est pas seulement lui donner accès aux mots : c’est lui offrir un abri, une boussole, un passeport vers des mondes qu’il n’a pas encore imaginés.
Chaque page tournée, chaque émotion partagée, chaque éclat de rire ou silence ému tisse un fil invisible entre vous. Et ce fil-là, aucun écran ne pourra jamais le couper.
Alors, ne cherchez pas à former un « bon lecteur »… cherchez à allumer une curiosité. Parce qu’un enfant qui a découvert le goût de la lecture aura, toute sa vie, un trésor que rien ni personne ne pourra lui enlever.
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