Je suis Anne Sylvie, biographe passionnée et formatrice de biographes. C’est pour permettre aux plumes inaccomplies de réaliser leur vocation et à chacun de se saisir de la force des mots que j'ai créé la Plume Académie, une école d’écriture ancrée dans l'humain et la croissance personnelle.
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vivre de l'écriture
ÉCRIRE POUR VIVRE
UN LIVRE, UNE VIE
Dans les couloirs feutrés des hôpitaux, un métier discret mais essentiel prend racine : celui de biographe hospitalier. Ni thérapeute, ni journaliste, ce professionnel de l’écoute recueille les paroles de patients en fin de vie. Puis il les transcrit, avec soin, pour en faire un livre relié. Un livre unique, souvent offert à la famille. Un objet précieux, qui traverse le temps et encre pour toujours l’histoire singulière d’une vie. Mais qui peut devenir biographe hospitalier ? Comment se former à ce métier peu connu, où l’écriture devient un acte de présence, d’attention, d’humanité ? Quelle est la réalité du terrain et quelles sont les spécificités du métier de biographe hospitalier par rapport au métier de biographe « classique » ?
Cet article vous propose une plongée dans cette pratique encore peu connue mais profondément humaine. Dans un métier du cœur, du lien… et de la dignité.
La biographie hospitalière est née en 2007, portée par Valéria Milewski, docteure en sciences du langage, alors au CHU de Chartres. Pionnière de la biographie hospitalière en France, Valéria Milewski œuvre depuis plus de quinze ans pour que cette démarche soit proposée au plus grand nombre de personnes gravement malades ou en soins palliatifs.
À travers plus de 200 conférences, de nombreuses interventions médiatiques et publications scientifiques, elle a largement contribué à faire connaître cette pratique.
Aujourd’hui, elle travaille aux côtés du ministère de la Santé pour faire reconnaître la biographie hospitalière comme une forme de soin à part entière.
La démarche est désormais intégrée au plan national « Soins palliatifs et fin de vie » 2024–2034 qui mobilise des millions d’euros pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie.
📌 Découvrez l’association fondée par Valéria Milewski Passeur de mots et d’histoires.
Le biographe hospitalier est un professionnel de l’écoute et de l’écrit. Il travaille au sein d’unités de soins palliatifs et fait partie intégrante de l’équipe soignante. Ainsi, il participe aux réunions hebdomadaires, contribue aux discussions éthiques concernant le malade, collabore étroitement avec les médecins, infirmier·es et psychologues… et bénéficie de leur soutien.
Sa première mission est de recueillir la parole, souvent fragmentée, parfois fragile, des patients en fin de vie qui ont exprimé l’envie de transmettre. À travers des entretiens intimistes, plus ou moins nombreux et réguliers selon l’état de la santé de la personne, il tisse peu à peu le fil d’un parcours de vie, qu’il retranscrit dans un récit de vie fidèle, en prenant soin d’utiliser les termes, expressions et tournures du patient.
Ce travail d’écriture est aujourd’hui en voie d’être reconnu comme soin. Un soin doux et non médicamenteux qui apaise, soutient, et réhabilite la dignité de la personne en fin de vie. Aussi, un soin puissant qui permet de rester du côté de la vie même à l’approche de la mort. Un soin unique au croisement du récit thérapeutique et de la transmission mémorielle. Pour beaucoup de patients, écrire son histoire est une forme de réparation. On redonne du sens au chaos, on refait le point sur son histoire, on mesure le chemin parcouru, on dit ce qu’on a besoin de dire avant de partir. Pour les proches, c’est un témoignage infiniment précieux… et une trace de l’être aimé éternelle.
Le travail d’écoute et d’écriture du biographe hospitalier aboutit à un livre. Et pas n’importe quel livre : un magnifique livre relié par des artisans d’art, offert en un à trois exemplaires à l’intéressé et/ou aux proches désignés, un an après le décès. Un livre-mémoire qui a la particularité de ne pas se terminer par un point final, mais pas une vingtaine de pages blanches que les proches pourront remplir à leur gré.
À noter que les biographies hospitalières sont gratuites pour les patients biographés ; elles sont prises en charge par l’établissement de santé. Ainsi, toute personne, quel que soit son statut social, peut partir avec la satisfaction d’avoir laissé une trace sensible de son histoire dans un récit de vie…
Ils partagent une même mission : écrire la vie des autres. Pourtant, ils n’ont ni la même mission, ni la même posture, ni les mêmes enjeux, ni les mêmes conditions d’exercice. Le point sur les différences entre un biographe hospitalier et un biographe indépendant :
→ Biographe Hospitalier
Le biographe hospitalier est généralement salarié de l’hôpital ou de l’établissement de santé où il exerce. Il écrit pour des personnes malades qui se savent condamnées et ont exprimé l’envie de transmettre.
→ Biographe Indépendant
Le biographe indépendant travaille à son compte. C’est lui qui détermine sa facturation, à l’heure ou au forfait. Il écrit pour tous types de profils (personnes âgées souhaitant écrire leurs mémoires, entrepreneurs voulant raconter leur parcours professionnel, jeunes au parcours atypiques, personnes ayant traversé des épreuves…).
→ Biographe Hospitalier
Le biographe hospitalier fait partie d’une équipe pluridisciplinaire. Il travaille au contact des soignants, des psychologues, du personnel médical… Il a des horaires à respecter liés au planning de l’équipe.
→ Biographe Indépendant
Le biographe indépendant œuvre seul, en autonomie, et en lien direct avec le client. Il gère son temps à sa guise.
→ Biographe Hospitalier
En milieu hospitalier, le texte est fidèlement restitué, au plus près des mots du patient. Le biographe hospitalier est un transcripteur fidèle, un traducteur, il ne cherche pas la performance littéraire.
→ Biographe Indépendant
En biographie « classique », un travail d’écriture plus élaboré est proposé : il s‘agit de créer un récit fidèle mais aussi vivant et bien écrit, de savoir mettre en forme et en valeur l’histoire du narrateur.
→ Biographe Hospitalier
Une expérience en soins palliatifs et la rédaction d’au moins une biographie « classique » sont demandés avant de s’engager dans la voie de la biographie hospitalière. Il faut par ailleurs avoir suivi un Diplôme Universitaire de biographie hospitalière (voir ci-dessous les différentes options)
→ Biographe Indépendant
Le biographe indépendant peut se former auprès de différentes écoles… notamment à la Plume Académie ! Pour tout savoir sur notre formation, c’est par ici.
Devenir biographe hospitalier ne s’improvise pas. Ce métier exige bien plus qu’une plume sensible : il suppose une véritable préparation humaine, relationnelle et éthique. Il faut apprendre à écouter sans juger, à accompagner sans projeter, à écrire sans trahir. Il faut aussi savoir s’intégrer dans une équipe soignante, comprendre les enjeux de la fin de vie, respecter un cadre déontologique rigoureux.
Certaines formations, alliant théorie et immersion sur le terrain, permettent d’acquérir ces compétences essentielles. En voici quelques-unes, parmi les plus reconnues.
Fondée par Valéria Milewski, pionnière de la biographie hospitalière, cette formation de biographe hospitalier de 3 jours allie apports théoriques, pratique de l’écoute, et accompagnement sur le terrain (compagnonnage).
Elle s’adresse à celles et ceux qui souhaitent découvrir concrètement la démarche ou valider un projet professionnel.
Tarif : environ 900 €.
Proposé en partenariat avec l’Université de Strasbourg avec parmi les responsables pédagogiques Valéria Milewski, ce cursus est plus long et professionnalisant.
Il comprend environ 154 heures de cours (présentiel + distanciel), complétées par un stage hospitalier de 35 heures.
Cette formation de biographe hospitalier s’adresse à des professionnels en reconversion ou déjà engagés dans le secteur médico-social.
👉🏽 Le Diplôme Inter-Universitaire à retrouver ici
Portée par l’association du même nom, cette formation qualifiante propose plus de 100 heures de formation, encadrées par des intervenants issus du monde hospitalier et de l’accompagnement. Elle est dispensée à Dole, au sein du Centre Hospitalier Saint-Ylie.
Elle aborde autant les techniques d’écriture que les enjeux humains du métier, avec un vrai souci de terrain.
👉🏽 La formation “Traces de vies”
À savoir : la plupart des formations en biographie hospitalière exigent d’avoir suivi une formation en biographie classique au préalable. Certains biographes hospitaliers ont ainsi suivi la formation Devenir biographe avant de se lancer dans la biographie hospitalière. C’est par ici pour la découvrir.
Les formations en biographie hospitalière ne s’arrêtent pas à l’art du récit. Elles initient à une posture singulière : celle d’un témoin engagé mais non-soignant, d’un professionnel à la juste distance. On y apprend à respecter l’intimité, à accueillir la parole sans l’interrompre, à bâtir une relation de confiance dans un temps souvent suspendu… ou écourté.
Les formations « sérieuses » proposent des espaces de supervision, de partage entre pairs, d’analyse de la pratique. Car on ne sort pas toujours indemne d’un récit de fin de vie. Et il est important de pouvoir poser ce que l’on vit, pour continuer à écrire de manière juste, respectueuse et sereine.
L’immersion hospitalière, souvent proposée dans ces parcours, permet de confronter la théorie au réel : le rythme des services, les priorités médicales, la complexité émotionnelle des situations… Tout cela ne s’aborde pas à la légère.
🙏🏼 Pour accompagner les personnes en fin de vie à partir en paix en leur offrant un espace d’expression, de réconciliation et de reconnaissance, où chaque mot posé offre un apaisement.
🕊️ Pour soutenir les proches dans l’épreuve du deuil en leur laissant un livre-mémoire, trace sensible et précieuse d’un lien qui perdure au-delà de l’absence.
🩺 Pour participer à l’humanisation des soins palliatifs en offrant présence, écoute, et temps de qualité à des personnes parfois très seules ou en grande souffrance.
📜 Pour contribuer à transmettre l’essentiel : les valeurs, les histoires, les souvenirs et les trésors intérieurs qui forment l’héritage invisible d’une vie.
Le métier de biographe hospitalier est réservé à celles et ceux qui croient en l’importance de transmettre et se sentent prêt.e.s à accompagner des personnes en fin de vie. À celles et ceux qui savent écouter avec délicatesse, écrire avec justesse, et accueillir l’autre sans jamais prendre sa place.
La biographie hospitalière n’est plus un luxe réservé à quelques établissements. Grâce au travail acharné porté avec passion par Valéria Milewski depuis 2007, cette démarche gagne aujourd’hui en reconnaissance institutionnelle.
En mai 2024, l’Assemblée nationale a salué cette pratique humaine et essentielle, en soulignant son impact sur l’accompagnement en fin de vie. Un pas décisif pour que ce soin non médicamenteux devienne accessible à toutes et tous, partout sur le territoire.
Alors on profite de cet article pour dire un grand bravo à Valéria Milewski, passeuse de mots, semeuse de dignité, qui œuvre sans relâche depuis plus de 15 ans pour que chaque patient puisse raconter sa vie… avant de la quitter. On est honoré qu’elle intervienne dans la formation Devenir biographe de la Plume Académie.
Le monde a besoin de récits vrais. De mémoires partagées. Et de professionnels du lien capables d’écrire la vie jusqu’à son dernier souffle.
Qui peut devenir biographe hospitalier ?
Toute personne ayant une solide compétence en écriture, une grande capacité d’écoute et une formation spécifique en biographie hospitalière. Une expérience dans le soin ou l’accompagnement est un plus.
Quelle formation suivre pour devenir biographe hospitalier ?
Des formations reconnues existent : le Diplôme Inter-Universitaire de Biographie Hospitalière, les parcours proposés par « Passeur de mots » ou « Traces de Vies ». Ces formations mêlent théorie, éthique et immersion en milieu hospitalier.
Quelle est la rémunération d’un biographe hospitalier ?
La plupart des biographes hospitaliers sont salariés par les hôpitaux ou rémunérés dans le cadre de missions ponctuelles. Le métier reste encore en structuration.
En quoi la biographie hospitalière est-elle différente d’une biographie classique ?
Elle s’inscrit dans un cadre éthique, au sein des soins palliatifs, et vise un objectif de soulagement émotionnel et transmission mémorielle, plus qu’un objectif littéraire. Elle est un soin relationnel et gratuit pour le patient.
Combien de temps dure une biographie hospitalière ?
Le nombre de séances varie selon l’état de santé du patient, mais le processus peut s’étaler sur plusieurs semaines. Le livre est généralement remis aux proches un an après le décès.
Je suis Anne Sylvie, biographe passionnée et formatrice de biographes. C’est pour permettre aux plumes inaccomplies de réaliser leur vocation et à chacun de se saisir de la force des mots que j'ai créé la Plume Académie, une école d’écriture ancrée dans l'humain et la croissance personnelle.
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